jeudi 3 juin 2010

Ernst Jünger, le poète guerrier (le figaro)

Paul-François Paoli
18/06/2009 | Mise à jour : 16:40

«Ernst Jünger, un autre destin européen» de Dominique Venner - Un essai sur l'auteur d'«Orages d'acier» retrace l'évolution de sa pensée aussi aventureuse que sa vie.

Ernst Jünger n'était pas un idéologue, mais un poète, encombrant, dérangeant, en tous cas l'un des plus grands du XXe siècle. Comprendre son œuvre et sa vie, c'est tout un. L'historien Dominique Venner, qui a entre­tenu avec lui une correspondance soutenue, retrace son évolution spirituelle. Parti des idées antidémocratiques de la révolution conservatrice allemande, nébu­leuse où il rencontra Ernst von Salomon, Heidegger et Oswald Spengler, Jünger se rallia, à la fin de sa vie, à une forme de catholicisme reposant sur la raison plutôt que sur la foi.

Une méticuleuse connais­sance de ses écrits, depuis Orages d'acier jusqu'à ses livres d'après-guerre, permet à Venner de faire comprendre l'état d'esprit romanesque d'un jeune homme qui s'était engagé dans la Légion étrangère à 18 ans et fut blessé quatorze fois durant la guerre de 14-18. «Jünger a commencé par vivre intensément ce qu'il a écrit avant de le conter dans ses livres.» Le poète guerrier sera d'autant plus allergique au nazisme que celui-ci avait utilisé le mythe de la prussianité à laquelle il était très attaché. Il devint même suspect au régime pour son «refus de l'antisémitisme, son individualisme, sa frivolité littéraire».

En ne cédant pas à la fascination totalitaire, Jünger allait acquérir le rayonnement qui lui permettrait, après la guerre, de devenir le chantre d'une Europe franco-allemande ayant banni les démons qui l'avaient menée à sa perte.

» Ernst Jünger, un autre destin européen de Dominique Venner Éditions du Rocher, 234 p., 18 €.

Ernst Jünger, le poète guerrier

Paul-François Paoli
18/06/2009 | Mise à jour : 16:40

«Ernst Jünger, un autre destin européen» de Dominique Venner - Un essai sur l'auteur d'«Orages d'acier» retrace l'évolution de sa pensée aussi aventureuse que sa vie.

Ernst Jünger n'était pas un idéologue, mais un poète, encombrant, dérangeant, en tous cas l'un des plus grands du XXe siècle. Comprendre son œuvre et sa vie, c'est tout un. L'historien Dominique Venner, qui a entre­tenu avec lui une correspondance soutenue, retrace son évolution spirituelle. Parti des idées antidémocratiques de la révolution conservatrice allemande, nébu­leuse où il rencontra Ernst von Salomon, Heidegger et Oswald Spengler, Jünger se rallia, à la fin de sa vie, à une forme de catholicisme reposant sur la raison plutôt que sur la foi.

Une méticuleuse connais­sance de ses écrits, depuis Orages d'acier jusqu'à ses livres d'après-guerre, permet à Venner de faire comprendre l'état d'esprit romanesque d'un jeune homme qui s'était engagé dans la Légion étrangère à 18 ans et fut blessé quatorze fois durant la guerre de 14-18. «Jünger a commencé par vivre intensément ce qu'il a écrit avant de le conter dans ses livres.» Le poète guerrier sera d'autant plus allergique au nazisme que celui-ci avait utilisé le mythe de la prussianité à laquelle il était très attaché. Il devint même suspect au régime pour son «refus de l'antisémitisme, son individualisme, sa frivolité littéraire».

En ne cédant pas à la fascination totalitaire, Jünger allait acquérir le rayonnement qui lui permettrait, après la guerre, de devenir le chantre d'une Europe franco-allemande ayant banni les démons qui l'avaient menée à sa perte.

» Ernst Jünger, un autre destin européen de Dominique Venner Éditions du Rocher, 234 p., 18 €.